Qu'est-ce qui stimule les freelances dans leur vie de travailleur indépendant ? Nous avons posé la question à Xavier Bétourné, designer graphique freelance. Il nous explique son goût pour l'imprévu.

Xavier Bétourné était créatif dans le monde de la publicité à Lille. Il a quitté la région pour s'installer à Saint-Raphaël, où il exerce aujourd'hui le métier de designer graphique indépendant. Xavier forme également des professionnels de l'image via plusieurs organismes de formation. Ses clients sont très divers et surtout assez éloignés. Il utilise des sites de mises en relation pour les rencontrer.

J'avais l'impression que rien d'étonnant ou de surprenant ne pouvait arriver

J’ai choisi de travailler en freelance par besoin d’indépendance. En effet, j’étais salarié - et heureux - mais j’avais l’impression que rien d’étonnant ou de surprenant ne pouvait arriver. Ce qui m’a fait passer du « côté obscur », c’est le fait que mon épouse et moi-même avons été contraints pour des raisons professionnelles de quitter la région Nord, accompagnés de nos enfants, qui avaient à l'époque 4 et 8 ans.

Ce qui me plaît et me stimule, c’est l’imprévu. Tout peut arriver en fonction des desiderata des clients. C’est très diversifié ! Je ne connais pas à l’avance les projets que j’aurai à réaliser dans les semaines à venir. Comment seront les clients, seront-ils réguliers, deviendront-ils des amis ? Vais-je gagner suffisamment ? Vais-je faire de l’illustration, de la mise en page, un logo, une formation sur un nouveau logiciel que je vais devoir apprendre ?

Une anecdote : le public que je n'entendais pas

Une grande entreprise m’a demandé d’assister à une convention à Paris. J’intervenais en direct en réalisant des dessins de presse projetés sur l’écran géant via un banc-titre. J'étais installé dans une régie, donc en retrait du public. Chaque fois que je lançais un dessin, je n’entendais aucune réaction du public. Dûr, dûr, lorsque l’on fait de dessins censés être drôles !

Ceci dure toute la durée de la convention soit 3 heures durant lesquelles je me décomposais à vue d’œil. A la fin, la responsable de la communication qui m’avait recruté et avec laquelle j’avis préparé l’intervention vient me voir. Imaginez… Elle me dit : « Xavier, ton dessin Truc était super, celui de Machin, génial !  Qu’est-ce qu’on s’est marrés ! Bref un succès. »

J’ai compris après que les rires et applaudissements du publics ne pouvaient être perçus en régie. Quelle frustration de pas avoir la réaction en direct ! Je ne m’en suis toujours pas remis des années après :)

Etre reconnu et respecté par ses pairs, c'est excellent pour l'égo

Selon moi, les avantages de la vie de freelance sont l’indépendance et l’organisation du travail. S'il pleut je bosse, s'il fait beau je m’accorde une ou deux heures de sortie, ou alors je travaille dans ma maison. J’organise mon travail en fonction de ce que je juge nécéssaire. Je travaille la nuit ou le week-end si je le désire, aux heures que je veux. Attention cependant à ne pas se laisser happer par le temps. Je n’ai pas de patron ou de « petit chef ». Je suis reconnu et respecté par mes pairs et ça c’est super génial ! C’est excellent pour l’égo.

Ce qu’il faudrait changer c’est le regard du public envers les freelance dans mon secteur, le graphisme. Avec l’arrivée des technologies informatiques, chacun se sent capable de créer et de faire notre travail seul. Ce qui nous a énormément dévalorisés. Si c’était à refaire, bien sûr que je le referais. Toutefois, je changerais certaines pratiques qui m’ont desservi : je n’ai pas suffisamment pris en compte l’importance de la présence en ligne, les réseaux sociaux, le fait d’avoir de l’activité professionnelle visible en ligne, bref, exister sur la toile et être toujours au top.

Le mot de la fin ?

« Réaliser c’est se réaliser. » J’aime et j’apprécie aujourd’hui le regard des professionnels sur mon travail. Lancez-vous !

Retrouvez le profil de Xavier sur l'annuaire Freelance 404Works.