7 conseils pour mieux gérer des revenus irréguliers quand on est freelance

Il y a 6 années


Quitter le confort du salariat pour se lancer en freelance est aussi synonyme de mise en danger sur le plan financier. Pour ceux qui passent en freelance après un CDI, la fin du salaire fixe qui tombe chaque mois est un virage parfois difficile à négocier. Voici nos conseils pour éviter de vous retrouver à sec dans les périodes difficiles.

Epargne freelance

En exerçant votre activité en indépendant, vous devez désormais raisonner en tant qu’entreprise et non plus en tant que particulier. Si la gestion de vos finances personnelles se résume à consulter de temps en temps le solde de votre compte courant pour vérifier que vous n’êtes pas dans le rouge… Ne faites pas l’erreur de prendre à la légère votre comptabilité professionnelle. Il est primordial de budgétiser vos dépenses et vos recettes afin d’anticiper votre situation financière, forcément fluctuante.

Mettez de l’argent de côté, même si tout va bien.

« Gouverner, c’est prévoir » ! La célèbre citation d’Emile de Girardin se vérifie plus que jamais quand on est indépendant. Toute votre vie de freelance sera ponctuée par des recettes irrégulières. D’où la nécessité absolue de mettre régulièrement (et systématiquement) de l’argent de côté. Même si vous traversez une période faste, lors de laquelle vous multipliez les missions et donc les factures, il est important de consacrer une partie non négligeable de votre revenu à de l’épargne de précaution.

Combien épargner ? Le montant à épargner varie forcément selon l’état actuel de votre épargne, vos éventuelles dettes et vos perspectives de revenus. Notre conseil est de consacrer au moins un tiers de votre chiffre d’affaires à de l’épargne… Et bien sûr de vous y tenir sur la durée ! Idéalement, vous pouvez ventiler vos économies selon trois niveaux d’épargne qui correspondent à la couverture de trois temporalités distinctes. Chacun devant faire l’objet d’un placement spécifique.

Organisez votre épargne pour faire face aux imprévus.

Un premier niveau d’épargne à long terme va vous permettre de faire face à un risque important comme le fait de devoir cesser complètement votre activité. Prévoyez de mettre de côté l’équivalent d'un an de revenu, pour vous constituer un solide matelas de protection. Rassurez-vous, cette épargne se constitue sur la durée… Privilégiez d’y consacrer un solution bancaire dédiée, qui s’inscrit sur la durée, par exemple une Assurance vie. Peu importe si votre argent n’est pas immédiatement disponible, puisqu’a priori vous n’aurez pas à le débloquer dans l’immédiat (on vous le souhaite). Pour être efficace, le montant épargné doit être le même chaque mois.

Le deuxième niveau d’épargne à moyen terme consiste à prévoir les déséquilibres qui peuvent intervenir au cours de l’année. Par exemple pour combler les creux d'activité de la période estivale. Il s’agit ici de lisser votre revenu annuel pour en tirer l’équivalent d’un salaire mensuel régulier. Par définition, le montant que vous épargnez est ici variable : vous mettrez davantage de côté les mois où vous travaillez beaucoup… Pour y puiser si nécessaire lors des périodes de faible activité, afin d’amortir une baisse de votre revenu : c’est le principe du lissage. Privilégiez ici un compte bancaire faiblement rémunérateur mais où votre argent est immédiatement disponible (Livret A ou LDD, tous deux réglementés).

Enfin, le troisième niveau d’épargne à court terme est supposé vous permettre de payer des dépenses exceptionnelles (mais néanmoins prévisibles) dans les semaines à venir. Par exemple des vacances ou l’achat d'un nouvel ordinateur. Ici, le support est bien souvent votre compte professionnel sur lequel vous laissez une trésorerie suffisante.

Anticipez votre budget pour optimiser votre trésorerie.

L'expression n’est pas du meilleur goût, mais certains entrepreneurs soulignent l’importance de la trésorerie ainsi : « ta trésorerie avant ta mère ! ». Et il faut reconnaître que l’oxygène de votre activité - quelle que soit votre forme juridique (entreprise individuelle ou société) - est votre trésorerie qui est composée des sommes d’argent disponibles immédiatement. C’est notamment à l’état de la « tréso » qu’on évalue la santé d’une entreprise. Attention ! Il ne s’agit pas forcément du solde qui apparaît sur votre relevé de compte… Vous pouvez par exemple avoir des paiements de clients en attente ou même devoir de l’argent (notamment à l’Etat).

Mais pourquoi avoir du cash disponible est-il si important ? Comme on l’a vu précédemment, votre trésorerie est constituée de votre réserve à court terme qui vous permet de faire face au quotidien. En tant que freelance, vous avez la chance de ne pas avoir de stock de marchandises à acheter… Même si les investissements de départ sont généralement faibles, vous devez toutefois vivre de votre activité, donc générer un revenu afin de payer votre loyer (ou rembourser votre prêt immobilier) et assurer toutes les dépenses de votre vie quotidienne. Votre trésorerie est donc essentielle pour amortir les baisses de revenu.

Prenez le temps d’identifier les leviers qui vous permettraient d’optimiser votre trésorerie. Si vous avez une fâcheuse tendance à être à découvert, négociez avec votre banque le montant de vos agios. Vous avez un prêt en cours ? Qu’il soit professionnel ou personnel, tentez de renégocier son taux. Les impôts ou l'URSSAF vous réclament de l’argent ? Discutez la possibilité de lisser votre créances sur plusieurs mois. Enfin, Négociez avec vos clients pour être payé plus tôt, par exemple en demandant un acompte au démarrage du projet.

Devenez un « cost-killer » en reconsidérant chaque dépense.

Chaque année, faites le point sur l’ensemble de vos dépenses récurrentes en réparant de zéro. C’est une stratégie de cost-killing bien connue. Trop souvent, on a tendance à ne pas s’interroger sur les dépenses, ce qui nous amène à les reconduire, sans trop se poser de question… Or, repartir avec un budget en « base zéro » permet de faire de sérieuses économies.

Ce qu’on appelle un budget en base zéro est une technique budgétaire dont l’objectif est de gagner en efficacité en remettant en question chaque dépense. Concrètement, vous faites le point sur l’ensemble de vos frais professionnels. Utilisez-vous vraiment tous les services pour lesquels vous avez souscrit un abonnement ? Avez-vous la possibilité de trouver un espace de co-working moins cher que celui que vous avez actuellement ? Votre forfait téléphone / internet est-il adapté à votre usage ? Etc.

Calculez votre coût d’acquisition client (CAC) et optimisez-le.

Vos efforts de prospection sont-ils payants ? Pour le savoir, calculez le retour sur investissement (ROI) de vos dépenses professionnelles : site web, cartes de visite, abonnements à des plateformes, frais d’inscription à des événements, etc. Tout cela représente une charge que vous pouvez rationaliser en estimant votre coût d’acquisition client (ou CAC). La formule est simple : il suffit de faire le total de vos dépenses de communication et marketing et de les diviser par le nombre de clients acquis, sur une période déterminée (le plus souvent sur un an).

Vous obtenez ainsi le montant que vous dépensez pour « acquérir » un client. Evidemment, ce coût d’acquisition est à mettre en regard de ce que vous rapporte vos clients. C’est ainsi que vous pouvez évaluer le retour sur investissement de ces dépenses.

Ne cessez jamais de prospecter pour diversifier votre clientèle.

Diversifier son portefeuille de clients est une nécessité absolue quand on est freelance. En effet, le risque d’être dépendant d’un seul client est énorme et vous placerait dans une situation très délicate ! Si votre unique client venait à vous lâcher du jour au lendemain, ce serait tout simplement la fin de l’aventure. Comme on dit, il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. C’est valable pour amortir les risques dans une stratégie de placements mais c’est aussi vrai pour éviter de se retrouver avec un seul donneur d’ordres qui conditionne intégralement votre chiffre d’affaires.

Même dans les périodes de forte activité, quand vous ne manquez pas de clients, réservez-vous des créneaux dédiés à votre prospection commerciale afin de vous assurer d’avoir plusieurs sources de revenus à l’avenir.

Fidélisez vos clients actuels avec des offres à long terme.

Enfin, pour vos clients actuels, proposez des offres à long terme avec des prestations au forfait qui vous permettront d’avoir un revenu récurrent. Pour cela, privilégiez les contrats d'abonnements mensuels. Par exemple une offre de maintenance ou une prestation de rédaction récurrente. Misez sur ce qu’on appelle l’upselling, c’est à dire une montée en gamme, en proposant par exemple un livrable plus étoffé que ce qui était prévu. Et jouez sur le cross-selling, qui consiste à vendre des services associés, en anticipant les besoins de votre client.

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